Sunday, October 21, 2012

[Film] PaperBoy

Deux journalistes reviennent dans leur ville natale pour enquêter sur la prochaine exécution d’un prisonnier, incarcéré sans preuves fondées. Désireux de se faire connaître en tant qu’investigateurs, ils veulent prouver son éventuelle innocence.
Pour cela, ils rencontrent Charlotte, qui est bizarrement tombée amoureuse du détenu par courrier et va les aider dans leur quête de la vérité. Et le jeune frère de la famille, Jack, qui leur sert de chauffeur dans leurs déplacements. Mais Quand Jack tombe amoureux de Charlotte, prouver l’innocence de cet homme au comportement grossier et agressif devient une source d’interrogation.
La campagne profonde
Le petit plaisir de ce film vient de cet environnement que je qualifie certainement maladroitement de campagne profonde. A une époque où les noirs commençaient à peine à être un peu accepté dans les grandes villes, la campagne restait encore bien sur ses acquis. Les nègres étaient avant tout là pour servir les blanc, et la population d’anciens s’accrochait à cet état de fait avec hargne.
Et surtout, cliché réel ou exagération, je ne saurais le dire, mais la campagne profonde est clairement montrée comme une population au QI bien bas, du genre à se marier en famille pour ne pas élever le niveau et à traiter les femmes comme des putes ou des bonniches, au choix. Une ambiance sordide très bien rendue. Le ton n’est jamais parodique et pourtant les clichés semblent énormes. Un naturel mis en place grâce à des acteurs talentueux, notamment, la belle Nicole Kidman, qui n’a pas hésité à salir son image pour l’occasion.
Voilà bien une actrice que l’on associe facilement aux strasses et paillettes ou au moins à un univers propre sur lui. Dans Paperboy, elle montre avec talent qu’elle peut parfaitement incarner l’opposé. Charlotte, bien qu’étant perçu par les autres personnages comme une belle femme, est à nos yeux perçu comme une femme vulgaire, aux manières crues. Une fille de la campagne qui s’habille comme une catin pour avoir l’air de venir de la ville. Je sais, j’ai l’air médisant dans mes propos, mais vous voyez en gros le tableau. Et il faut avouer que le rôle lui va comme un gant. Passant son temps à mâchouiller son chewing-gum la bouche ouverte et à coucher pour obtenir les faveurs masculines, on va aller jusqu’à la voir pisser sur quelqu’un qui s’est fait piquer par une méduse ou mimer une scène de baise (bouche ouverte façon fellation) au parloir de la prison pour exciter le détenu. Une scène crue et dérangeante à souhait qui fonctionne parfaitement et nous met vite mal à l’aise.
Un résultat mitigé
Mais malgré cela, la mayonnaise ne prend pas vraiment. Les scènes s’enchaînent sans réel engouement pour le spectateur. Le suspense sur la culpabilité du prisonnier est quasiment absent, et le devenir des personnages pourtant bien maltraités n’émeut pas plus que ça. Je ne saurais dire si c’est la mise en scène un peu molle qui plombe l’entrain ou le scénario qui s’avère beaucoup trop maigre, mais on est au final assez frustré de ne pas voir ces personnages mieux exploités.
En particulier à la fin du film qui choisit une voie bien sordide une fois de plus (un peu trop, même), qui devrait nous remplir d’indignation, de dégoût, de colère, même, peut-être. Mais non, on assiste à tout cela sans se prendre au jeu, et l’absence de réelle confrontation finale clôt l’ensemble avec un manque cruel de punch.
Un film en demi-teinte donc, qui aurait pu être bien meilleur, mais mérite tout de même un visionnage de curiosité, un jour à l’occasion d’un DVD prêté, pour apprécier la belle Nicole Kidman en femme de mauvais goût.
PS : le prisonnier s’appelle Hilary, et comme j’ignorais que c’était également un prénom d’homme je ne comprenais absolument pas la bande annonce et le début du film. Bon à savoir.

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